Chargé en mai 2019 par le ministère de l'Agriculture d'identifier les "déterminants de la prise de décision par l’exploitant agricole d’une transition vers l’agroécologie", le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a remis son rapport en novembre, que le ministère vient de mettre en ligne.
Si ses auteurs y ont fait le constat de l'essoufflement de l'action des pouvoirs publics, qui "ne propose pas aujourd'hui une stratégie volontariste pour aller vers une massification" de cette forme d'exploitation, ils n'en relèvent pas moins que l'agroécologie "est une réalité à bas bruit dans les campagnes". Seulement, elle progresse "en taches de léopard, au gré des engagements individuels d'agriculteurs et d'entreprises".
Pour le CGAAER, il pourrait toutefois en aller rapidement autrement, compte tenu d'un "alignement des planètes" – attente des consommateurs, monde agricole voyant dans cette tradition une occasion d'améliorer sa place, son image et sa rémunération, plan de relance à court terme, plan stratégique national de la nouvelle politique agricole commune (PAC)… – favorable à un changement d'échelle. Il faudrait pour cela orienter les crédits de l'écorégime et de ceux de nombreuses mesures du second pilier vers les agriculteurs qui s'engagent dans cette transition.
"Convaincus que l'échelon régional est le plus adapté pour appréhender les projets, même si ces derniers sont développés sur une échelle territoriale plus étroite", les auteurs du rapport préconisent de refonder le dialogue État-région pour "favoriser l'émergence d'approches territoriales stratégiques, partagées entre acteurs locaux du développement économique et social, s'inscrivant dans des lignes directrices nationales". Ils recommandent ainsi d'inciter à la mise en place et au développement de réseaux associant monde professionnel, recherche & développement, organismes de conseil et collectivités territoriales. Déplorant toutefois "un foisonnement d'instances régionales […] préjudiciable à une coordination efficace des efforts et des moyens", ils jugent "indispensable" de "simplifier la comitologie […] en privilégiant une seule instance stratégique", avec une coprésidence État (préfet/Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt) / région.
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