
Laine de coton recyclé dans les faux plafonds abaissés, laine de bois en isolation extérieure et liège en soubassement, l'école communale du Brueil-en-Vexin, construite il y a 25 ans, vient d'enfiler un bon « manteau thermique » après sa rénovation en 2022-2023 ! « Nous en avons aussi profité pour installer un éclairage LED, une ventilation double flux et des capteurs de CO2 dans les classes, explique Martine Tellier, maire de la petite commune de 700 habitants, située au nord des Yvelines, au sein du Parc naturel régional du Vexin français. L'ambiance est plus chaleureuse et plus apaisée dans les classes, et les parents plébiscitent ces choix. » Grâce à ces travaux lourds, la commune espère ainsi diminuer de 40 % la consommation d'énergie du bâtiment.
Capteurs de température
Dès 2012, Brueil-en-Vexin a engagé une étude thermographique de ses bâtiments, optimisé ses contrats de fourniture d’énergie et sa régulation thermique en installant des capteurs de température. Cela a permis une baisse régulière de sa consommation dans les années qui ont suivi (voir chiffres clés en encadré). « Nous avons fait ce travail avec l'aide du conseil en énergie partagé de l'association Énergies solidaires, avec un suivi sur trois ans », précise la maire. En 2018, la commune s'est engagée dans un premier plan d'investissement pour rénover et isoler ses bâtiments : isolation des rampants de la mairie, rénovation complète, y compris isolation de la salle des fêtes et de la bibliothèque située dans ses étages. « À mon arrivée en tant que maire en 2020, nous avons ciblé l'école, un bâtiment de 400 m2 construit il y a vingt-cinq ans, très peu isolé, et qui comptait pour plus de la moitié de notre facture énergétique. »
Des artisans formés aux matériaux biosourcés
« Isoler cette école en matériaux naturels en 2020, c'était pour nous une évidence », poursuit la maire. Mais le biosourcé a un surcoût et demande des artisans formés pour réaliser ces chantiers minutieux : la qualité de pose est essentielle pour garantir une bonne isolation. La commune a pu s’appuyer sur un partenariat local essentiel. Le Parc naturel régional du Vexin français, dont fait partie la commune, a fixé des ambitions importantes au sein de son Plan Climat Énergie. L'association Énergies solidaires, soutenue financièrement par le Parc, assure le conseil, l'accompagnement et le suivi opérationnel des projets énergétiques des collectivités locales adhérentes. Le Parc du Vexin anime aussi une plateforme d'écoconstruction avec matériauthèque de produits biosourcés où se forment les artisans volontaires du territoire. « Le PNR et l’association Énergies solidaires sont des soutiens techniques indispensables, souligne la maire de Brueil-en-Vexin. Ils nous ont permis d'engager le projet en toute sérénité, même sans compétence technique en interne. ». Enfin, l'agence départementale Ingénier'Y a soutenu la mairie sur le volet administratif et financier : marchés publics et dossiers de demande de subventions.
Un chantier exemplaire, récompensé par un trophée
Le chantier de rénovation de l'école s'est déroulé en deux temps : isolation intérieure en 2022 avec abaissement des faux plafonds, isolation extérieure en 2023. « L'isolation intérieure a été réalisée durant les petites vacances scolaires par un artisan local formé à la laine de coton recyclée. Le chantier d'isolation extérieure a été un peu plus compliqué car il s'est tenu en partie sur les horaires d'école », note l'élue. À la fin de chaque phase d'isolation, les conseillers du PNR et d'Énergies solidaires sont venus vérifier la qualité de la pose des isolants, en lien avec le maître d’œuvre, une architecte spécialisée sur les matériaux naturels. La réalisation s'est vu décerner un prix : Trophée des communes pour la rénovation énergétique de l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF) pour les communes de moins de 10 000 habitants. Ce chantier exemplaire a aussi fait l'objet de deux visites pour partager le retour d'expérience auprès des communes voisines. Dernière étape désormais pour Brueil-en-Vexin : le changement de chaudière. « L'actuelle date d'il y a vingt-cinq ans et fonctionne au propane : nous lançons l'étude pour trouver une solution plus économe et écologique », conclut la maire.
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