Au moment où étaient dévoilés les résultats d'un sondage commandé par l'Ademe et le ministère de la Transition écologique montrant que près des trois quarts des Français étaient favorables à l'éolien, un vif débat a opposé ce 7 octobre à l'Assemblée nationale les députés de droite, critiques des éoliennes, et les partisans de cette source d'énergie renouvelable, dans la majorité et à gauche. Ces nouvelles passes d'armes ont eu lieu à l'occasion de l'examen en séance de la proposition de loi du député LR du Vaucluse Julien Aubert "visant à raisonner le développement de l'éolien". Examiné dans le cadre d'une journée réservée à des textes du groupe LR, ce texte a été retoqué article après article par voie d'amendements de suppression de la majorité.
Par cette proposition de loi, Julien Aubert entendait dire "stop à la prolifération anarchique" des éoliennes, car "si à l'origine le développement de cette énergie pouvait susciter l'enthousiasme, il provoque aujourd'hui une très large opposition". Le texte demandait notamment un allongement de la distance d'éloignement des éoliennes par rapport aux habitations, et entendait donner aux communes un droit de veto sur la construction et l'exploitation de ces équipements sur leur territoire.
Agnès Thill (UDI-Oise) a dénoncé les "champs d'éoliennes qui ravagent des paysages" et "nuisent à l'attractivité" de certains territoires. Jean-Marie Sermier (LR, Jura) a assuré que "le vent tourne" en défaveur des éoliennes. Les élus de droite ont notamment fait valoir la multiplication des associations et initiatives locales hostiles aux éoliennes, en raison notamment des nuisances - bruit, atteinte au paysage, proximité d'habitations, de sites naturels ou historiques...
En face, Erwan Balanant (MoDem, Finistère) a dénoncé les "mensonges" sur les éoliennes en mer, assurant "qu'elles seront très rarement visibles depuis" le rivage. Fabien Lainé (MoDem, Landes), a fustigé, lui, un texte "idéologique", basé sur des arguments anti-éoliennes "irrationnels"
"Dans la mesure où nous avons besoin de faire plus d'électricité, nous avons besoin de plus de renouvelable", a plaidé la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, en s'engageant pour que ces éoliennes "soient une chance pour les territoires", notamment en matière d'emploi. "Un tiers des projets ont été refusés, on ne fait pas n'importe quoi", a-t-elle souligné, en accusant la droite d'avancer des chiffres "qui mélangent carottes et pommes de terre".
Lors de son congrès ce jeudi, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a de son côté appelé à "un débat responsable" sur l'avenir énergétique de la France à l'occasion de la campagne présidentielle, dénonçant des "contre-vérités" sur l'éolien portées notamment par des candidats de droite et d'extrême droite. Pour "essayer de rationaliser le débat", la filière veut mettre en avant "un projet de société" qui "permet de soutenir notre agriculture, diminuer nos importations de fossiles, répondre aux aspirations de la jeunesse, créer de l'emploi et revitaliser les territoires". Solaire, éolien, géothermie, gaz vert... : le secteur génère aujourd'hui plus de 160.000 emplois, et en attend 100.000 de plus si la feuille de route énergétique de la France à 2028 est respectée, affirme le SER dans un livre blanc.
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo5ploKe8sbvSoquip55isaZ5y6igZq6ZqK6vwIyrmKKrn6O7pr6MpZxmnJWrsq27z6mcpp2eqXqlsYylnKikmZq7br7Eo5ytnZViuaK%2F0p6km6SVmg%3D%3D