Enseignement suprieur de proximit la loupe d'un observatoire et objet d'un deuxime AMI

Publi le23 juillet 2020par Virginie Fauvel / Localtis Jeunesse, ducation et formation Sous le feu de l'actualit,l'enseignement suprieurfocalise toutes les attentionsen cette finjuillet 2020. Face l'afflux exceptionnel de bacheliers, du fait de la crise sanitaire, les universits sont sous pression. Et le projet de loisur la recherche vient d'tre adopt, le 22 juillet, en


Sous le feu de l'actualité, l'enseignement supérieur focalise toutes les attentions en cette fin juillet 2020. Face à l'afflux exceptionnel de bacheliers, du fait de la crise sanitaire, les universités sont sous pression. Et le projet de loi sur la recherche vient d'être adopté, le 22 juillet, en conseil des ministres, contre vents et marées (lire l'encadré). Le contexte, peu ordinaire, a aussi vu naître le 16 juillet un nouvel outil : l’observatoire de l’enseignement supérieur dans les villes moyennes, fruit d'un partenariat entre Villes de France et Spallian, PME française experte en data. Son but : "éclairer les élus pour mieux visualiser et comprendre les relations entre l’offre et la demande en formation post-bac sur leur territoire". Ce projet est un aboutissement pour Villes de France qui milite pour l’installation et le développement d’une offre de formation supérieure dans les villes moyenne depuis... longtemps.

Concrètement, l'observatoire, en accès libre, consiste en un tableau de bord interactif. Il est réalisé à partir de données ouvertes publiées par la plateforme Parcoursup. "Pour chaque commune, EPCI ou département, il est possible de cartographier l’offre de formation, de mesurer la tension des différentes filières, mais aussi de filtrer les résultats pour étudier un domaine de formation en particulier", détaille Villes de France dans son communiqué. L'ambition, à terme, est de faire encore évoluer cet outil afin de permettre de croiser les données concernant les offres d'emploi locales avec les offres de formation d'un périmètre identique. Une étape supplémentaire qui "permettrait d'affiner l'offre de formation sur le territoire", précise Bastien Régnier, directeur général de Villes de France.

Fort enjeu d’attractivité pour les villes moyennes

La formation de proximité est en effet un fort enjeu d’attractivité pour les villes moyennes. Et ce pour deux raisons principales, affirme Bastien Régnier : "Il existe un enjeu économique à disposer sur place d'une main-d'oeuvre formée. L'autre est d'ordre méritocratique ; un jeune, s'il n'accède pas à une formation dans sa ville de proximité y renoncera peut-être du fait notamment du coût d'une location dans une grande ville." Villes de France avait, avec quatre autres associations, publié une étude il y a un an, consacrée au rôle de l'enseignement supérieur dans le programme Action Cœur de Ville qui n’avait pas fait, de prime abord, de l’enseignement supérieur et de la formation de proximité un axe fort des actions à mener pour revitaliser les villes (lire notre article du 24 juillet 2019). Et ce, malgré le fait qu’une immense majorité des communes, 218 sur 222 communes sélectionnées, disposent d’au moins une formation post bac, incluant 410.000 étudiants. 

Prise en compte dans "Action coeur de ville" 

Depuis, la situation a beaucoup progressé. Le ministère de la Recherche et Enseignement supérieur s’est impliqué dans l’animation interministérielle du programme Action coeur de ville (ACV). L'une des traductions est la mise en œuvre des implantations d’antennes du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) dans les villes ACV ( lire notre article du 27 septembre 2019). L’Etat a passé une convention avec le Cnam fixant pour objectif d’ouvrir 100 antennes dans des villes moyennes dont 75 dans des villes ACV. La Banque des Territoires soutient par ailleurs la démarche auprès de 10 antennes pilotes et les accompagne grâce à un soutien à l'amorçage de 100.000 euros. Les premières ouvriront à Cognac, Aurillac ou Cherbourg. 

50.000 emplois non pourvus dans l’industrie

D'autre part, un deuxième appel à manifestation d’intérêt (AMI) "Au coeur des territoires" vient d'être lancé le 20 juillet 2020 à Chalon-sur-Saône, en présence de deux ministres Jacqueline Gourault et Agnès Pannier-Runacher, à l’initiative du Conservatoire national des arts et métiers et des programmes ACV et "Territoires d’industrie". "La deuxième phase du programme 'Au coeur des territoires' répond à la problématique majeure des compétences en tension rencontrée par les industriels et aux 50.000 emplois non pourvus dans l’industrie", précise le Cnam dans son communiqué. Cet AMI est ouvert du 20 juillet 2020 au 25 juin 2021. La sélection des dossiers se fera en trois vagues successives qui s'échelonneront jusqu’au 6 novembre 2020 pour la première, jusqu’au 12 février 2021 pour la 2e et jusqu’au 25 juin 2021 pour la dernière. La liste des premières villes retenues sera révélée à l’automne. 

Des formations adaptées aux besoins réels des bassins d’emploi

Ce deuxième appel fait suite au premier AMI, également mis en place par le Cnam, en partenariat avec le programme ACV, afin d’étoffer l’offre de formation dans les villes moyennes pour en renforcer l’attractivité économique. "Celui-ci repose sur la construction de parcours de formation adaptés aux besoins réels des bassins d’emploi et en tenant compte de manière concrète de la diversité des territoires", rappelle le Cnam. Le 26 septembre 2019, les 55 premières villes lauréates ont été dévoilées (lire notre article du 27 septembre). Depuis, 5 nouvelles antennes du Cnam ont ouvert et 48 sont en cours d'ouverture d’ici décembre 2020.
"Au delà de l'enjeu d'attractivité, la formation est une réponse à apporter à la jeunesse qui, à la veille de la crise économique qui s’annonce, doit faire l’objet d’une attention particulière", a observé Caroline Cayeux, présidente de Villes de France, qui semble avoir été largement entendue. 

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