"Suivre une expérience scientifique avec un chercheur, découvrir la fabrication d'un film avec les professionnels de la mission cinéma de la ville, développer ses savoir-faire manuels avec des associations spécialisées, réfléchir en groupe aux conditions d'exercice de la citoyenneté." Voici les activités périscolaires citées en exemple par Bertrand Delanoë, lors du conseil de Paris du 25 mars qui a approuvé la décision d'appliquer la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013, par 94 voix pour et 69 contre.
Plus largement, le projet éducatif parisien (PEDT) proposerait pour la prochaine rentrée un programme périscolaire "articulé au temps scolaire" et comprenant "des activités autour de la vie en collectivité, du sport, de la musique, de la science, des arts visuels, de l'éveil corporel, de l'égalité fille-garçon, du numérique, de l'environnement, de la prévention routière et de la santé".
Des activités qui concerneraient les 137.000 enfants qui ont la chance de vivre dans une "ville où la richesse et la diversité des découvertes possibles peuvent et doivent être mises au service de la réduction des inégalités".
Gratuits et concentrés sur 2 jours
Gratuits pour les parents, les ateliers périscolaires seront organisés les mardis et vendredis après-midi, de 15h00 à 16h30. Ce qui permettra aux professeurs des écoles "impitoyablement critiqués et déclassés par la droite au cours des dix dernières années", selon les propos de Bertrand Delanoë, de bénéficier de "la fin des cours à 15 heures le mardi et le vendredi". Une manière de "compenser en particulier les difficultés liées à la perte de leur mercredi matin", assume-t-il.
Le mercredi a été choisi pour permettre aux familles de "continuer à tabler sur l'intégralité du week-end pour se retrouver", a justifié le maire de Paris, ajoutant que "dans une société parisienne qui compte de nombreuses familles monoparentales, des familles recomposées, et au sein de laquelle presque 90% des femmes travaillent, cette sanctuarisation de la fin de semaine est déterminante pour la préservation du lien familial. "
Concernant les personnels de la ville, le maire de Paris a promis "la titularisation de 450 agents contractuels dans le secteur périscolaire, le recrutement par concours de 80 animateurs supplémentaires" et "la suppression du plafond de 910 heures pour les vacataires", auxquels il faut ajouter "la mobilisation des centres de ressources et des établissements de la ville (pour) accompagner cette montée en puissance de l'animation grâce à un plan de formation ambitieux".
Dé-précarisation et fidélisation des animateurs
Ainsi, pour que les 5.000 enfants scolarisés en situation de handicap bénéficient de ces nouvelles activités périscolaires, les équipes d'animation seraient renforcées "là où c'est nécessaire" la formation des animateurs sera développé "en mobilisant notamment le centre de ressources Enfance handicapée de la direction des affaires scolaires". Les auxiliaires de vie scolaire (AVS et AVSI) se verront proposer des compléments horaires pour ces temps périscolaires.
De plus, deux agents supplémentaires seront affectés dans chaque circonscription des affaires scolaires et de la petite enfance. Enfin, "les agents spécialisés des écoles maternelles, déchargés d'une partie de leurs tâches de ménage, pourront se recentrer sur leur coeur de métier au contact des enfants", s'est engagé Bertrand Delanoë, "les animateurs pourront progresser au sein d'une filière dédiée jusqu'au poste de directeur de centre de loisirs en catégorie B". Car "la dé-précarisation et la fidélisation des animateurs en particulier se sont imposées au cours de la concertation comme un préalable nécessaire à la réussite de la réforme", s'est rendu compte le maire de Paris.
Par ailleurs, des assistants de langue à l'école primaire pourraient, pour les enseignants qui le souhaitent, davantage intervenir dans les classes, avec le recrutement annoncé de 50 jeunes Européens dans le cadre du service civique volontaire au poste de médiateurs internationaux et en développant les dispositifs du type "Erasmus in school" et "L'Europe à l'école".
Le coût de la réforme des rythmes scolaires à Paris est estimé entre 40 et 50 millions d'euros en année pleine. La ville compte sur le fonds d'amorçage de l'Etat à hauteur de 6,5 millions d'euros, sur "les engagements de la CAF" qui devraient au final tourner autour de 16 millions d'euros, et sur des économies à engager sur le fonctionnement de la collectivité dont le budget s'élève à 8 milliards d'euros. Le tout sans augmenter les impôts ni "peser en termes de ressources humaines sur les autres directions".
Qui a dit que la réforme des rythmes scolaires était un enjeu d'égalité territoriale ?
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