Reconversion dun couvent en ple culturel (74)

La dcision de rhabiliter entirement lancien couvent de la Visitation, un site historique situ dans la zone pitonne, au cur de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie ; 35.000 habitants), a pris pas moins de dix ans. Une premire tranche de travaux avait t mene dans les annes quatre-vingt, mais les 40 % despaces qui restaient amnager, soit

La décision de réhabiliter entièrement l’ancien couvent de la Visitation, un site historique situé dans la zone piétonne, au cœur de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie ; 35.000 habitants), a pris pas moins de dix ans. Une première tranche de travaux avait été menée dans les années quatre-vingt, mais les 40 % d’espaces qui restaient à aménager, soit 5.860 m2, nécessitaient un budget de près de 14 millions d’euros HT. Et trente mois de chantier. De quoi hésiter… 
"Nous avions deux préoccupations majeures, explique le maire de Thonon-les-Bains, Jean Denais. D’une part, nous souhaitions répondre aux besoins d’espace croissants des structures culturelles déjà installées dans le bâtiment : médiathèque, école de musique ou espace d’art contemporain. D’autre part, nous voulions poursuivre la valorisation d’un patrimoine bâti acquis par la ville dans les années soixante. Un patrimoine auquel les habitants sont très attachés et qui a marqué par son allure imposante l’histoire de la ville. Nous étions bien conscients du potentiel de ces bâtiments, idéalement placés mais sous-utilisés. L’opération portait un enjeu majeur, en termes d’aménagement urbain comme d’impact sur la vie culturelle et associative. Ce projet réclamait de gros moyens et du temps, mais il s’agissait de conforter en plein centre-ville un authentique pôle culturel… Cela s’imposait, d’autant que, dans les années 60 et 70, l’idée d’une destruction de l’édifice, je m’en souviens encore, avait été envisagée…"

Dix ans de réflexion, trente mois de chantier

La municipalité décide donc d’achever une réhabilitation commencée vingt ans plus tôt. L’ensemble des services de la ville –techniques, bâtiment, culture et patrimoine – se mobilisent et deux études sont lancées : en 2009 pour définir le programme, en 2012 pour concevoir l’architecture de ces lieux historiques. Toutes deux aboutissent à un concours de maîtrise d’œuvre et au choix d’un lauréat en 2014. Le chantier est lancé en janvier 2016, le pôle culturel est inauguré en septembre 2018. 

Le montage de l’opération s’est opéré grâce à un partenariat État-Région-Département, qui contribuent pour 27 % aux travaux : 1,5 million (11 %) pour l’État, un peu moins pour la Région et le Département (1,1 million chacun, soit 8 %). "C’est une très grande satisfaction, insiste l’élu, d’avoir étendu un projet, au départ municipal, grâce à ce soutien de ces trois partenaires, en particulier l’État".

L’ancien cloître devient un forum ouvert sur la ville...

Les compétences de la Drac ont largement contribué à la réhabilitation de ce bâtiment religieux. L’équipe de maîtrise d’œuvre retenue s’est appuyée sur l’étude historique, afin de trouver le subtil équilibre entre respect d’un bâtiment patrimonial et nécessaire évolution réclamée par les exigences du programme. La chapelle et le cloître ont été préservés, et ce dernier a été couvert d’une verrière contemporaine de 500 m2, créant un forum ouvert sur la ville, dans la continuité de la place du marché. De même, le bâtiment a été doté d’une extension contemporaine pour créer un auditorium de 150 places. 

… transformé en pôle culturel

Aujourd’hui, l’originalité de ce pôle culturel transparaît à travers la pluridisciplinarité de son offre : une médiathèque de 1.800 m2 prête aux évolutions des usages actuels et futurs avec son espace public numérique ; une école de musique et de danse de plus de 600 élèves ; un espace d’exposition d’art contemporain qui accueille 13.000 visiteurs par an ; et toutes sortes d’activités associatives autour de la connaissance de l’art et de l’histoire. 
La ville dispose désormais d’un véritable lieu de vie en cœur de ville, souple d’usage grâce au forum et à l’auditorium, qui accueillent de nombreux concerts et animations culturelles. Le public y prend goût : + 30% de prêts enregistrés à la médiathèque dès la première saison après les travaux et une fréquentation de l’ensemble du bâtiment en hausse. "La situation de cet équipement en centre-ville le positionne comme un futur moteur d’attractivité", constate l’élu. 

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